Accouchement physiologique

L'accouchement physiologique ou dit "naturel" est de plus en plus relaté. Pourquoi certaines femmes souhaitent accoucher sans péridurale? Il est important de comprendre l'accouchement dans sa globalité pour comprendre l'étendue des possibilités de la femme quant au choix qu'elle fera.

Attention tout de même. Il n'est ici aucunement question de diaboliser la péridurale ou de faire quelconque position sur le choix ou même parfois non-choix des femmes quant à leurs accouchements. L'idée qui se pose ici est de vous donner les différentes pistes pour comprendre l'utilité, d'autant plus quand elle est choisie, d'un accouchement physiologique et en aucun cas d'aiguiser un oeil critique sur les femmes qui n'en bénéficient pas (par souhait ou malheureusement par défaut).

La parentalité et d'autant plus la maternité est un haut lieu de culpabilité et de remise en question. Il est fort dommage que les femmes ne soient pas encore assez entourées et éclairées face à toutes les possibilités qui peuvent se produire, notamment ici lors de l'accouchement, et à ce que le discours maintenu par les professionnels de la santé ne soit parfois pas assez orienté sur le ressenti de la mère ainsi que sur les émotions engrangée par ces passages de vie.

L'accouchement sans péridurale devient une quête, parfois insurmontable, saturée par une culpabilité terrible lorsqu'elle n'est pas atteinte, et cela pour diverses raisons, médicale, personnelle, d'épuisement ou encore physique.

Il est donc inconcevable d'écrire un article pour augmenter une culpabilité ou autre difficulté déjà présente. Il est question ici d'expliquer ce qui se trame autour d'un accouchement physiologique ainsi que les raisons qui seront toujours valables, logiques et expliquées d'un non aboutissement à celui-ci.

Qu'est ce que l'accouchement ?

Tout d’abord, recontextualisons l’accouchement. Lorsque nous parlons d’accouchement, nous parlons finalement de la sortie du bébé. En réalité, nous avons d’abord le travail qui est la maturation du col pour permettre par la suite une descente du bébé.

Le bébé commencera à descendre quand le col sera dilaté à 10cm. La descente dans le bassin peut prendre plusieurs minutes/heures. Pour un premier accouchement, il faut environ compter 1h de travail par cm, soit environ 10h de contractions continues + plusieurs minutes/heures pour la descente et expulsion. Il est important de comprendre que cela ne correspond pas nécessairement à une moyenne. Ainsi, une femme peut mettre plusieurs heures pour passer de 0 à 5 mais n’en mettre qu’une pour passer de 5 à 10. La délivrance du placenta suit la sortie du petit environ 15/30 minutes après.

Quels sont les bénéfices d'accoucher sans péridurale ?

Si la mère recourt à une péridurale ou à un accouchement par césarienne (par choix ou par nécessité médicale), il est important de citer que sa qualité de parent n'en est pas moins dévalorisée. La finalité d’accès à un accouchement physiologique est très souvent entravée par l’organisation du système de soin qui ne permet pas assez aux professionnels d’être avec les patientes et de les accompagner.

La péridurale, malgré toutes les bonnes pratiques englobant cet acte, reste un anesthésiant et donc un médicament. L'accouchement étant physiologique, un ajout de médicament entrave nécessairement cet acte et peut perturber l'harmonie de celui-ci, tant du côté de la maman que du bébé.

Rappelons encore une fois qu’il n’est nullement l’occasion ici de critiquer la péridurale ou le choix d’y avoir accès mais d’énoncer les risques médicalement reconnus de manière objective pour mieux identifier et reconnaître le choix de ne pas la vouloir.

Pour la maman :

- Perte de contrôle du périnée et de l'état général. Plusieurs mères peuvent s'endormir sous l’effet de la péridurale, ne facilitant pas l'adaptation du bassin et des postures corporelles aux contractions utérines ainsi qu'à la descente du bébé. De même, l'absence de sensation du périnée n'aide pas la maman à adopter des postures adéquates à aider bébé à descendre.

- Le post-partum immédiat : certaines femmes sont encore imprégnées de péridurale (anesthésiant) après leur accouchement et développe des difficultés à se mouvoir ou encore à se mobiliser pour aller aux toilettes ou pour adapter leurs positions. Des fourmillements (paresthésies) peuvent également apparaitre quand le produit se dissipe.

- l'épisiotomie : en regard des données scientifiques, l'épisiotomie reste moins fréquente chez les mamans accouchant sans péridurale, tout comme l'utilisation d'instruments. La sensation du périnée étant plus adaptée et cohérente avec les besoins de poussée ou de positionnement, il est souvent moins sollicité et ainsi moins exposé à avoir une épisiotomie.

- la naissance des parents : le travail de l’arrivée d’un enfant est une phase qui peut être douloureuse et longue. La douleur est « nécessaire », non pas pour souffrir mais pour prévenir d’un évènement important. Dans la nature, la douleur permet à l’animal d’annoncer le début du travail et d’aller se mettre à l’abri pour accoucher en toute sécurité. Elle permet, entre autres, à la mère (mais également au deuxième parent, homme comme femme) de comprendre et d'intégrer qu'elle est en train de devenir parent. Cette phase est essentielle pour intégrer plus facilement et plus rapidement le fait de devenir parent. Imaginez-vous au neuvième mois de grossesse et fermez les yeux. En les ouvrant, votre enfant apparait dans vos bras d'un coup. Vous ne serez pas du tout prête car la phase d'accouchement n'aura pas existé et votre naissance de parent n'aura pas eue lieu. L'intégration de la sensation de douleur et des sensations de l'accouchement permet à la mère d'intégrer de manière psychologique et physiologique qu'un changement majeur a lieu et permet également de beaucoup mieux gérer les douleurs (en les intégrant de manière positives et utiles). Il est bien évident qu’en accouchant avec péridurale ou par voie abdominale avec une césarienne, les parents seront bien entendu des parents attentionnés envers leurs enfants, il n’est pas question de remettre cela en cause. La complexité est cependant plus visible pour certaines mères avec des difficultés parfois à intégrer le fait de devenir parent (ce que l’on voit souvent pour des accouchements par césarienne ou encore sur des accouchements très rapides) du fait d’un accouchement complexe et difficile.

Pour le bébé :

- Le bébé reste toujours alimenté par le cordon jusqu'à l'expulsion. Ainsi, une imprégnation en anesthésiant peut également ralentir le bébé qui sera moins acteur de sa propre sortie.

Comment se préparer pour accoucher sans péridurale ?

Bien qu'il y ai plusieurs préparations, propres à chaque mère et à chaque couple, il est certain qu'un accouchement sans péridurale abouti plus facilement chez des mères qui se sont renseignées et documentées au préalable.

Pour cela, si vous souhaitez accoucher sans péridurale, il est conseillé de :

Lire plusieurs livres sur ce sujet

De nombreuses sages-femmes et gynécologues écrivent sur ce sujet avec des livres accessibles et simples à trouver en librairies au rayon grossesse.

Votre ostéopathe vous conseille notamment :

Accoucher sans péridurale d’Aurélie Surmely

Méthode Julie Bonapace

Les pouvoirs extraordinaires de la grossesse (super BD) de Lucile Gomez

Visionnez des vidéos (maison des maternelles) et podcast (Bliss, La matrescence)

De nombreuses émissions et femmes témoignent de leurs expériences sur internet, n'hésitez pas à en visionner quelques-unes pour vous imprégnez d'expériences passées, comme vous pouvez en retrouver.

Favoriser la sophrologie et/ou l'hypnothérapie en amont et en préparation de l'accouchement

La douleur étant perçue au niveau mental, ces exercices vous permettront de mentaliser la douleur et de l'intégrer de manière bénéfique. Des exercices vous seront proposés que vous pourrez mettre en application le jour J.

Favoriser les prises en charges annexes comme l'acupuncture si votre maternité vous le propose.

Favoriser les prises en charges ostéopathiques durant toute votre grossesse

Cela vous aidera à relâcher les tensions et à préparer au mieux votre bassin et diaphragme.

Choisir sa maternité

Bien entendu, cela dépend de votre région et des possibilités qui s'offrent à vous, tout comme de votre grossesse. De manière générale, les grosses maternités de niveau 3 sont principalement axées pour des grossesses à risques, gémellaires, risques de prématurité etc. Les accouchements sans péridurale ne sont nécessairement pas mis en avant bien que certaines maternités mettent en place des unités spéciales physiologiques. Si votre grossesse reste physiologique et que vous n'avez pas d'antécédents médicaux particuliers, préférez les maternités physiologiques (ou les services physiologiques) qui seront plus à l'écoute de votre projet et qui proposeront des accompagnements plus adaptés à votre demande.

Préciser la demande sur le projet de naissance et lors de votre entretien pré-natal. De même, le projet de naissance ne se déroule pas nécessairement comme prévu mais il est nécessaire que vous puissiez exprimer toutes vos demandes et besoins sur celui-ci, tout comme celui de la non-péridurale.

Votre ostéopathe propose également des ateliers pour accoucher sans péridurale. N’hésitez pas à contacter votre ostéopathe ou à prendre directement rendez-vous sur doctolib.